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C'est un constat ! Mais qu'en faisons nous ?

_ C'est effectivement une constatation !

 

La France utilise, depuis cinquante ans, beaucoup trop de produits phytosanitaires.

 

Mais il ne s'agit pas d'accuser ni de condamner tel ou tel ! C'est trop tard, stérile et ça n'avance à rien. Il y a suffisamment de sujets de conflits en France en ce moment sans avoir à en rajouter.

 

Il ne faut surtout pas accabler le monde paysan qui est doublement victime, en premier lieu, d’un système qu’ils ne veulent plus, et aussi, de l’anathème injuste et généralisé d’une population si peu reconnaissante de leurs sacrifices et encline à monter d’un doigt accusateur ces agriculteurs. On les traite d’empoisonneurs, ne les ayants jamais remerciés pour ce qu’ils sont avant tout, ceux qui nous nourrissent.

 

Mais, on peut améliorer les choses, changer de paradigme. Je sais que les agriculteurs sont les premières victimes d'un système qu'on leur a imposé dans les années 60. Je sais aussi, qu'aujourd'hui on a plus de recul sur les effets indésirables de ces produits qu'on ignorait jusque-là. Je sais enfin que les agriculteurs ont conscience de ces méfaits. Il faut les aider à en sortir. Nous sommes tous responsables, nous surtout, les consommateurs, avec nos exigences de fruits et légumes parfaits, sans tache, "vitrinables" et plus beaux que bons. Nous sommes responsables en nous précipitant dans les grandes surfaces pour acheter tout et n’importe quoi chez ceux qui sont parmi les orchestrateurs de ces gabegies organisées à leur profit et au détriment des paysans et de la population. Nous sommes responsables quand nous préférons acheter des produits d’importation plutôt que des produits locaux. Nous sommes responsables quand nous ne consommons pas des fruits de légumes de saison. Nous sommes responsables quand nous mangeons de la viande issue des élevages en batterie ou industriels plutôt que de soutenir nos éleveurs locaux soucieux du bien être animal.

 

Indiscutablement, il y a depuis peu, une prise de conscience généralisée. Le tournant est engagé, les choses changent mais il faut aider nos agriculteurs. Je connais mieux le Bordelais que les autres régions de France. C'est là qu'on consomme le plus de pesticides, non pas à l'hectare ni par viticulteur, mais parce que c'est le plus vaste vignoble de France. Et je connais, en Bordelais, nombre de viticulteurs qui font favorablement évoluer les choses. Ce sont des gens respectables, estimables, amoureux de leurs terres et de leur travail. Cessons de les montrer du doigt et aidons-les.

 

Je sais bien que dans notre pays, il faut désigner des coupables. On a besoin de cette vindicte pour mieux se dédouaner de nos propres fautes. Alors on stigmatise une profession qui souffre déjà trop. C’est plus facile que de se remettre en cause, et de relever ses manches pour faire évoluer, tous ensemble, les choses dans le bon sens.

 

Il faut soutenir nos paysans pour avancer et qu'enfin, les choses changent dans l'intérêt de tous. Il faut améliorer leurs conditions de vie, leurs revenus, leurs retraites, leurs droits sociaux, les aider par nos choix de consommateur et nos exigences de qualité. Leur demander d’évoluer pour aller vers une disparition programmée des produits phytosanitaires.

 

Tout est lié, leurs productions et leurs condition de vie.

 

N’oublions pas que nous avons plus de pouvoir avec notre carte bleue qu’avec notre carte de vote. Nous sommes libres d’acheter bien ou mal. Nous sommes les premiers responsables.

 

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