"Je réalise que tout est là, autour de moi, et que c'est là qu'il faut chercher pour connaître le monde. Dans une tentative de déjouer l'emprise des habitudes, mon regard de photographe déstructure les objets qui m'entourent, en quête de quelques vérités essentielles convoquées par la beauté d'une ligne, un rayonnement lumineux, un reflet, une transparence, un détail insignifiant - et pourtant hautement signifiant - qui donne accès à des espaces imaginaires insoupçonnés."
Ainsi parle RONY SPERANZA de son travail poétique et fascinant.
J'avais profité des Journées du Patrimoine pour me rendre, avec ma compagne (pour la Nième fois) dans la citadelle de Blaye. Nos pas nous ont conduit dans la magnifique chapelle du Couvent des Minimes où se tient jusqu'au 30 septembre 2020 une exposition regroupant trois drôles de dames : Marta Rossignol, qui nous fait voyager en Inde ; Catherine Dubon, vitrailliste et fondeuse de verre dont l'univers me semble très proche de celui de la troisième dame : Rony Speranza.
J'ai choisi de vous parler de cette photographe qui nous fait voyager très loin, au delà des apparences, dans des paysages lunaires et mystérieux, dans des contrées glacées, troublantes et sibériennes, aux confins du désert un soir de brume, en lisière de forêts amazoniennes, et bien d'autres images encore, qui nous emmènent jusqu'à entrevoir la face cachée de la lune !
Rony Speranza, photographe autodidacte, a réalisé tout cela, tous ses voyages vertigineux et doux, sans jamais sortir de chez elle ! Uniquement en comprenant comme elle dit :" que tout est là, autour d'elle et que c'est là qu'il faut chercher..."
Sa technique est particulière, unique et originale : elle crée ses paysages avec du tissus, des voiles, des sacs plastiques qu'elle froisse ou qu'elle déchire, des éclairages flous etc... elle n'en dira guère plus sur ses secrets de fabrication.
Elle nous emmène, nous questionne, nous parle du futile, du provisoire, de l'apparence et de la réalité. Elle nous demande avec douceur, mais vigoureusement, de regarder au fond de nous, notre for intérieur tout en restant sur place, de cesser de nous agiter, tout est là, à porté de cœur et de main. En tout cas, à portée d'âme, pour peu qu'on accepte d'imaginer la face cachée de la lune, car évidemment... Nous avons chacun la nôtre.
Norbert CHADOURNE
Exposition " De l'atome à l'étoile"
Chapelle du Couvent des Minimes - Citadelle de Blaye (33390)
jusqu'au 30 septembre 2020 - Entrée libre
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