Non essentiel, qu'ils ont dit !
Mais toutes ces choses qu'on faisait par amour ou par passion - ce qui revient au même - aller au concert, au théâtre, au musée, au cinéma, ces distractions qu'on faisait parce qu'elles étaient là, à notre disposition …
Comme elles me manquent aujourd'hui !
Chaque matin, je lis le quotidien régional en buvant mon café. C'est un rituel plaisant. je parcours la première page, les grands titres ; puis la dernière, la météo, le saint du jour, d'autres événements qui se sont passés à la même date du jour, dans les décennies ou les siècles passés, les horaires des marées parce que j'adore aller voir l'estuaire à marée haute. Enfin, j'ouvre le journal. Les actualités internationales que je survole, les actualités nationales sur lesquelles je n'insiste pas d'avantage. Je m'attarde toutefois sur les éditoriaux qui sont toujours bien écrits et très justes. Arrivent ensuite les pages sport. Je suis très intéressé et je les épluches avec avidité. les actualités locales attirent mon attention : j'aime bien savoir ce qui se passe autour de moi. Mais depuis quelque temps, quelque chose me manque : ce sont les pages spectacle. Les sorties des nouveaux films que nous propose le cinéma communal, les expositions à voir absolument dans les environs, les musées et les informations à ne pas oublier; les concerts à venir et attendus, les cirques qui s'arrêteront dans la région …
Rien, il n'y a plus rien. La culture est sacrifiée, effacée, silencieuse et c'est dans ces moments-là, qu'on réalise qu'elle est vitale, essentielle, indispensable à la vie. Avant, on y prenait pas garde, on en profitait et cela nous paraissait tellement normal, tellement évident que lorsque les autorités les ont définies comme non essentielles, il nous a fallu un peu de temps pour réaliser que sans la culture, la vie ne vaut pas d'être vécue.
Alors, doit-on choisir ?
Vivre sans culture, c'est à dire mourir à petit feu … sûrement
ou mourir de la Covid-19... Peut-être.
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