J'ai profité du Printemps du Cinéma pour aller voir deux films au Cinéma le Zoëtrope de Blaye. Deux films complètement différents mais qui véhiculent les mêmes valeurs de courage, de sens des responsabilité, d'honneur et de partage.
NOTRE-DAME BRÛLE
Le film à grand spectacle de Jean-Jacques ANNAUD possède tous les critères de ce qu'on appelle un blockbuster. Il retrace de façon spectaculaire et très fidèle, minute par minute, l'incendie de Notre-Dame de Paris qui avait ému le monde entier. Mêlant très habilement les documents authentiques et des images cinématographiques de création numérique, les interventions réelles des vaillants Pompiers de Paris et un jeu d'acteurs parfaitement intégré et très juste, il nous tient en haleine sans jamais relâcher la pression deux heures durant.
Nous connaissons tous et ne sommes pas près d'oublier le déroulé de ce drame, mais Jean-Jacques Annaud, avec le talent et la précision qu'on lui connaît nous fait vivre de l'intérieur le combat homérique des soldats du feu pour sauver ce patrimoine inestimable de l'humanité.
J'ai particulièrement apprécié, dès le début, les hypothèses émises quant au départ de l'incendie. Annaud suggère des pistes : un mégot, un court circuit électrique dans une installation vieillissante et mal entretenue, des flammèches issues du découpage de tubes d'acier par les ouvriers... Bref, il explique en quelques images qu'on ne sait rien de ce départ de feu, mais que tout est possible et que de toutes façons, là n'est pas son propos. Lui, nous parle des gens. Des responsables des monuments nationaux, du clergé, du personnel de Notre-Dame, des guides, des touristes et du peuple rassemblé dans une communion et une prière remplie d'espoir et de craintes.
Passionnant, émouvant. Le film démarre avec l'incendie et se termine quand celui-ci est maîtrisé.
Une prouesse technique exceptionnelle. L'artiste y a bien entendu inclus sa part de création artistique, mystique et symbolique, comme une signature personnelle sur son ressenti et aussi sur notre vécu qui, à coup sûr, marquera à jamais l'histoire de Paris autant que nos vies.
COMPAGNONS
Le film de François FAVRAT est ambitieux et le Tailleur de Pierre Aspirant au Compagnonnage Egalitaire que je suis ne pouvait pas être insensible à cette histoire dont le support sert de base à une mise en avant des valeurs du Compagnonnage. L'auteur présente prudemment le Compagnonnage en faisant bien attention à ne pas mettre en avant plus une société qu'une autre*. Le pitch est simple (voire simpliste). Une jeune fille des quartiers ou des banlieues défavorisées de Nantes essaie de se sortir de sa condition toute tracée de "ratée" destinée aux trafics de drogue et petits larcins en tous genres. Elle s'en sortira grâce aux valeurs et à l'entraide des compagnons. Une histoire cousue de fils blancs, pleine de clichés d'abord sur les banlieues puis sur le compagnonnage. Les valeurs sont survolées, la formation initiatique aussi, quelques chants, une conduite et le choix du métier de Maître-verrier qui n'existe pas dans la formation des compagnonnages d'aujourd'hui rendent ce film un peu décevant. Dommage, il y a tellement de choses à dire et à montrer quand on est fier de nos institutions plutôt que cette image vieillotte de nos traditions qui paraîtront, aux profanes et plus généralement au grand public, très décalées du monde d'aujourd'hui...
* Le mouvement du Compagnonnage comporte trois sociétés principales que sont L'Union Compagnonnique des Compagnons du Tour de France des Devois Unis (UCCTFDU) ; L'Association Ouvrières des Compagnons du Devoir (AOCDD) : et la Fédération Compagnonnique des Métiers du Bâtiment (FCMB) mais il existe aussi plusieurs petites sociétés dont celle à laquelle j'appartiens Les Compagnons du Devoir Egalitaire (CDDE) la première société à avoir accueilli les femmes en 1978.
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